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GABRIEL LAMBERT.

« — C’est bien, Catherine, dit le curé, laissez-nous ; et si quelqu’un venait me demander…

« — Je dirai que M. le curé n’y est pas, répondit la vieille gouvernante.

« — Non, dit le curé, car il ne faut pas mentir, ma bonne Catherine, vous direz que je suis en prières.

« — Bien, M. le curé, dit Catherine.

« Et elle se retira en fermant la porte derrière elle.

« Je restai immobile et sans dire un mot.

« Le curé me chercha des yeux dans l’obscurité, où la lumière circonscrite de la lampe me laissait ; puis, m’ayant aperçue, il tendit la main de mon côté et me dit :

« — Viens, ma fille…, je t’attendais.

« Je fis deux pas, je pris sa main et je tombai à ses genoux.

« — Vous m’attendiez, mon père ? lui dis-je ; mais vous savez donc alors ce qui m’amène ?

« — Hélas ! je m’en doute, répondit le digne prêtre.

« — Oh ! mon père, mon père, je suis bien coupable ! m’écriai-je en éclatant en sanglots.

« — Dis, ma pauvre enfant, répondit le