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GABRIEL LAMBERT.

la voiture. Il les accompagna seulement jusqu’au marchepied ; puis, après les avoir saluées, il fit quelques pas en arrière, et attendit sur les marches que sa voiture le vînt prendre à son tour.

« J’eus donc tout le temps de l’examiner et je ne conservai aucun doute, c’était bien lui ; il donnait de bruyants signes d’impatience, et quand le cocher s’approcha, il le gronda pour l’avoir fait attendre ainsi cinq minutes.

« Était-ce bien là l’humble et timide Gabriel ? l’enfant que je protégeais contre les autres enfants ?

« — Où va monsieur ? demanda le laquais en fermant la portière.

« — Chez moi, dit Gabriel.

« La voiture partit aussitôt, gagna le boulevard et tourna à droite.

« Je rentrai à l’hôtel, ne sachant point si je dormais ou si je veillais, et croyant quelquefois que tout ce que j’avais vu était un rêve.

« Le surlendemain, même chose arriva : seulement, cette fois, au lieu d’attendre le départ du coupé à la sortie de l’Opéra, je l’at-