« Je m’ingéniai donc pendant la nuit sur ce que je devais faire, et, me rappelant le moyen qu’avait employé le renard pour faire parler le corbeau :
« — M. Gabriel, lui dis-je quand le jour fut venu, me permettrez-vous de m’informer ce matin de l’état de votre santé ?
« Il me regarda avec étonnement, ne sachant pas si je parlais sérieusement ou si je me moquais de lui.
« Je conservai la plus grande gravité.
« — Comment, de ma santé ? répondit-il.
« C’était, comme vous le voyez, déjà quelque chose. Je lui avais fait desserrer les dents.
« — Oui, de l’état de votre santé, repris-je, vous m’avez paru passer une mauvaise nuit.
« Il poussa un soupir.
« — Oui, mauvaise, reprit-il, mais c’est comme cela que je les passe toutes.
« — Diable ! repris-je.
« Sans doute il se trompa au sens de mon exclamation, car, après un moment de silence, il reprit :
« — Cependant, soyez tranquille, quand