Page:Dumas - Gabriel Lambert, Meline, 1844.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
268
GABRIEL LAMBERT.

Son successeur ne m’en reçut pas moins à merveille, et comme, dans la conversation, il me demandait s’il pouvait m’être bon à quelque chose, je lui avouai que ma visite n’était pas tout à fait désintéressée, et que je désirais savoir ce qu’était devenu un forçat nommé Gabriel Lambert.

Il fit aussitôt appeler son secrétaire ; c’était un jeune homme qu’il avait amené avec lui et qui n’était à Toulon que depuis un an.

— Mon cher M. Durand, lui dit-il, informez-vous si le condamné Gabriel Lambert est toujours ici, puis revenez nous dire ce qu’il fait et quelles sont les notes qui le concernent.

Le jeune homme sortit, et dix minutes après rentra avec un registre tout ouvert.

— Tenez, monsieur, me dit-il, si vous voulez prendre la peine de lire ces quelques lignes, vous serez parfaitement satisfait.

Je m’assis devant la table où il avait posé le registre, et je lus :


« Ce jourd’hui cinq juin mil huit cent quarante et un, moi, Laurent Chiverny, surveillant de première classe, faisant ma tournée