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GABRIEL LAMBERT.

C’était à la troisième représentation de Robert le Diable, je me promenais pendant l’entr’acte au foyer de l’Opéra, avec un de mes amis, le baron Olivier d’Hornoy.

Je venais de le retrouver le soir même, après une absence de trois ans.

Des affaires d’intérêt l’avaient appelé à la Guadeloupe, où sa famille avait des possessions considérables, et depuis un mois seulement il était de retour des colonies.

Je l’avais revu avec grand plaisir, car autrefois nous avions été fort liés.

Deux fois, en allant et en venant, nous croisâmes un homme qui à chaque fois le regarda avec une affectation qui me frappa.

Nous allions le rencontrer une troisième fois, lorsque Olivier me dit :

— Vous est-il égal de vous promener dans le corridor au lieu de vous promener ici ?

— Parfaitement, lui répondis-je ; mais pourquoi cela ?

— Je vais vous le dire, reprit-il.

Nous fîmes quelques pas et nous nous trouvâmes dans le corridor.

— Parce que, continua Olivier, nous avons croisé deux fois un homme…