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GABRIEL LAMBERT.

Paris, fut-elle pour lui : je ne m’étais pas trompé ; Fabien, qui a l’habitude d’écrire jour par jour tout ce qu’il fait, alla à son secrétaire, et, parmi plusieurs cahiers de papier séparés les uns des autres, en chercha un qu’il me remit.

— Tenez, mon ami, me dit-il, vous trouverez là dedans tous les renseignements que vous désirez avoir ; je vous les confie, faites-en ce que vous voudrez, mais ne me les perdez pas ; ce cahier fait partie d’un grand ouvrage que je compte faire sur les maladies morales que j’ai traitées.

— Ah ! diable, mon cher, lui dis-je, il y aurait là un trésor pour moi.

— Aussi, cher ami, soyez tranquille ; si je meurs d’un certain anévrisme qui de temps en temps murmure tout bas aux oreilles de mon cœur que je ne suis que poussière, et que je dois m’attendre à retourner en poussière, ces cahiers vous sont destinés, et mon exécuteur testamentaire vous les remettra.

— Je vous remercie de l’intention, mais j’espère ne jamais recevoir le cadeau que vous me promettez ; vous avez à peine trois ou quatre ans de plus que moi.