Page:Dumas - Gabriel Lambert, Meline, 1844.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
LE MANUSCRIT.

« Puis, épuisé par cet effort, il referma les yeux, et une légère écume rougeâtre vint humecter ses lèvres.

« Il était évident que le poumon était offensé.

« — Soyez tranquille, lui dis-je ; vous êtes gravement blessé, il est vrai, mais la blessure n’est pas mortelle.

« Il ne me répondit pas, n’ouvrit pas les yeux, mais je sentis qu’il me serrait faiblement la main avec laquelle je lui tâtais le pouls.

« Tant que la voiture roula sur la terre, tout alla bien ; mais en arrivant à la place de la Révolution, le cocher fut obligé de prendre le pavé, et alors les soubresauts de la voiture parurent faire tant souffrir le malade que je demandai à ses témoins si l’un d’eux ne demeurait pas dans le voisinage, afin d’épargner au blessé le chemin qui lui restait à faire jusqu’à la rue Taitbout.

« Mais à cette demande, que malgré son insensibilité apparente M. de Faverne entendit, il s’écria :

« — Non, non, chez moi.

« Convaincu que l’impatience morale ne