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ciel une ligne perpendiculaire et immobile, il prêta de nouveau l’oreille aux aboiements du chien, qui n’était plus qu’à cinq cents pas à peine de la caverne ; il ramassa son fusil, qu’il avait posé à terre, et se retournant vers les autres nègres :

— Allons, mes amis, dit-il, nous voilà vengés, maintenant nous pouvons mourir.

Et, les précédant d’un pas rapide, il marcha avec eux vers les retranchements.


XXVI.

LA CHASSE AUX NÈGRES.


Laïza ne s’était pas trompé, et le chien, en suivant les traces de son maître, avait conduit les Anglais droit à l’ouverture de la caverne ; arrivé là, il s’était élancé au milieu des buissons et s’était mis à gratter et à mordre les pierres. Les Anglais avaient compris alors qu’ils étaient au terme de leur course.

Aussitôt ils avaient fait avancer des soldats armés de pioches, et les soldats s’étaient mis à l’œuvre. Au bout d’un instant, une ouverture assez large pour qu’un homme pût y passer était pratiquée.

Un soldat allongea le haut du corps, afin de regarder par l’ouverture. Aussitôt un coup de fusil se fit entendre, et le soldat tomba la poitrine traversée d’une balle ; un second soldat succéda au premier et tomba comme lui ; un troisième s’avança à son tour et eut le même sort.

Il était visible que les révoltés, en donnant eux-mêmes le signal de l’attaque, étaient décidés à une défense désespérée.

Les assaillants commencèrent à prendre leurs précautions : en s’abritant le plus qu’ils purent, ils élargirent la brèche de manière à pouvoir passer à plusieurs de front ; les tambours battirent, et les grenadiers se présentèrent la baïonnette en avant.

Mais l’avantage était si grand pour les assiégés, qu’en un