Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/10

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société dans un jardin au choix, et d’y tirer un feu d’artifice composé d’un nombre de soleils et de chandelles romaines qui serait fixé par les spectateurs eux-mêmes.

Cette offre eut assez de succès près des petits garçons ; mais les petites filles s’y opposèrent formellement, déclarant qu’elles avaient horriblement peur des feux d’artifice, que leurs nerfs ne pouvaient supporter le bruit des pétards, et que l’odeur de la poudre les incommodait.

J’allais ouvrir un troisième avis, lorsque j’entendis une petite voix flûtée qui glissait tout bas à l’oreille de ses compagnes ces mots qui me firent frémir :

— Dites à papa, qui fait des histoires, de nous raconter un joli conte.

Je voulus protester ; mais à l’instant même ma voix fut couverte par ces cris :

— Ah ! oui, un conte, un joli conte ; nous voulons un conte.