Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/103

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pitale, de venir manger la soupe avec lui, voulant se ménager le plaisir de leur surprise à la vue du magnifique repas qu’il comptait leur donner ; puis, en rentrant chez lui, il se fit annoncer chez la reine, et, s’approchant d’elle, il lui dit d’un ton câlin, avec lequel il avait l’habitude de lui faire faire tout ce qu’il voulait :

— Bien chère amie, tu n’as pas oublié, n’est-ce pas, à quel point j’aime le boudin ? n’est-ce pas, tu ne l’as pas oublié ?

La reine comprit, du premier mot, ce que le roi voulait dire. En effet, Sa Majesté entendait tout simplement, par ces paroles insidieuses, qu’elle eût à se livrer, comme elle l’avait fait maintes fois, à la très utile occupation de confectionner de ses mains royales la plus grande quantité possible de saucisses, d’andouilles et de boudins. Elle sourit donc à cette proposition de son mari ; car, quoique exerçant fort honorablement la profession de reine, elle était