Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/128

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quitter jusqu’à ce qu’elle eût repris sa première forme, à une profonde mélancolie.

Déjà la quatrième semaine était commencée, et l’on en était arrivé au mercredi, lorsque, selon son habitude, le roi entra pour voir s’il ne s’était pas opéré quelque changement dans l’extérieur de la princesse, et, voyant qu’il était toujours le même, s’écria, en menaçant le mécanicien de son sceptre :

— Christian-Élias Drosselmayer, prends garde à toi ! tu n’as plus que trois jours pour me rendre ma fille telle qu’elle était ; et, si tu t’entêtes à ne pas la guérir, c’est dimanche prochain que tu seras décapité.

Maître Drosselmayer, qui ne pouvait guérir la princesse, non point par entêtement, mais par impuissance, se mit à pleurer amèrement, regardant, avec ses yeux noyés de larmes, la princesse Pirlipate, qui croquait une noisette aussi joyeusement que si elle eût été la plus jolie fille de la terre. Alors, à