Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/129

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cette vue attendrissante, le mécanicien fut, pour la première fois, frappé du goût particulier que la princesse avait, depuis sa naissance, manifesté pour les noisettes, et de la singulière circonstance qui l’avait fait naître avec des dents. En effet, aussitôt sa transformation, elle s’était mise à crier, et elle avait continué de se livrer à cet exercice jusqu’au moment où, trouvant une aveline sous sa main, elle la cassa, en mangea l’amande, et s’endormit tranquillement. Depuis ce temps-là, les deux surgardiennes intimes avaient eu le soin d’en bourrer leurs poches, et de lui en donner une ou plusieurs aussitôt qu’elle faisait la grimace.

— O instinct de la nature ! éternelle et impénétrable sympathie de tous les êtres créés ! s’écria Christian-Élias Drosselmayer, tu m’indiques la porte qui mène à la découverte de tes mystères ; j’y frapperai, et elle s’ouvrira.

À ces mots, qui surprirent fort le roi, le mécani-