Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/178

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fut son Casse-Noisette, qui lui souriait du second rayon où il était placé, et cela avec des dents en aussi bon état qu’il en avait jamais eu. Tout en contemplant avec bonheur son favori, une pensée qui s’était déjà plus d’une fois présentée à l’esprit de Marie revint lui serrer le cœur. Elle songea que tout ce que parrain Drosselmayer avait raconté était non pas un conte, mais l’histoire véritable des dissensions de Casse-Noisette avec feu la reine des souris et son fils le prince régnant : dès lors elle comprenait que Casse-Noisette ne pouvait être autre que le jeune Drosselmayer de Nuremberg, l’agréable mais ensorcelé neveu du parrain ; car, que l’ingénieux mécanicien de la cour du roi, père de Pirlipate, fût autre que le conseiller de médecine Drosselmayer, de ceci elle n’en avait jamais douté, du moment où elle l’avait vu dans la narration apparaître avec sa redingote jaune ; et cette conviction s’était encore raffermie, quand elle lui avait successivement vu