Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/193

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se réveilla le lendemain l’âme pleine de douleur et les yeux pleins de larmes. Aussi sa mère ne lui apprit-elle rien de nouveau lorsqu’elle lui dit que la souricière avait été inutile, et que le roi des souris s’était douté de quelque piège. Alors, comme la présidente sortait pour veiller aux apprêts du déjeuner, Marie entra dans le salon, et, s’avançant en sanglotant vers l’armoire vitrée :

— Hélas ! mon bon et cher monsieur Drosselmayer, dit-elle, où donc cela s’arrêtera-t-il ? Quand j’aurai donné au roi des souris mes jolis livres d’images à déchirer, et ma belle petite robe de soie, dont l’enfant Jésus m’a fait cadeau le jour de Noël, à mettre en morceaux, il ne sera pas content encore, et tous les jours m’en demandera davantage ; si bien que, lorsque je n’aurai plus rien à lui donner, peut-être me dévorera-t-il à votre place. Hélas ! pauvre enfant que je suis, que dois-je donc faire, mon bon et cher monsieur Drosselmayer ? que dois-je donc faire ?