Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/216

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collât ; puis, le calme rétabli, les allures joyeuses recommencèrent, et chacun revint puiser de la limonade, de l’orangeade et du sirop de groseille à la fontaine, et manger de la crème à pleines cuillers dans ses bassins.

— Mais mon cher monsieur Drosselmayer, dit Marie, quelle est donc la cause de l’influence exercée sur ce petit peuple par ce mot trois fois répété : « Confiseur, confiseur, confiseur ? »

— Il faut vous dire, mademoiselle, répondit Casse-Noisette, que le peuple de Confiturembourg croit, par expérience, à la métempsycose, et est soumis à l’influence supérieure d’un principe appelé confiseur, lequel principe lui donne, selon son caprice, et en le soumettant à une cuisson plus ou moins prolongée, la forme qui lui plaît. Or, comme chacun croit toujours sa forme la meilleure, il n’y a jamais personne qui se soucie d’en changer : voilà d’où vient l’influence magique de ce mot confiseur,