Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/223

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sette se mit à raconter dans le plus grand détail toutes ses aventures ; mais, chose étrange, il semblait à Marie, pendant ce récit, que peu à peu les mots du jeune Drosselmayer, ainsi que le bruit du mortier, n’arrivaient plus qu’indistinctement à son oreille ; bientôt, elle se vit enveloppée comme d’une légère vapeur ; puis la vapeur se changea en une gaze d’argent, qui s’épaissit de plus en plus autour d’elle, et qui peu à peu lui déroba la vue de Casse-Noisette et des princesses ses sœurs. Alors des chants étranges, qui lui rappelaient ceux qu’elle avait entendus sur le fleuve d’essence de rose, se firent entendre mêlés au murmure croissant des eaux ; puis il sembla à Marie que les vagues passaient sous elle et la soulevaient en se gonflant. Elle sentit qu’elle montait haut, plus haut, bien plus haut, plus haut encore, et prrrrrrrrou ! et, paff ! qu’elle tombait d’une hauteur qu’elle ne pouvait mesurer.