Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/246

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il se précipite vers eux, et, prenant la main de Wilhelm de la manière la plus amicale, il l’invita à diner avec lui. Ô merveille des merveilles !… Il va sans dire que, malgré son extrême surprise, Wilhelm accepta de très-bonne grâce. Après le repas, l’idée lumineuse de Carl vit le jour, à l’étonnement toujours croissant de sa sœur et de Wilhelm. Et que pensez-vous que fût cette idée ? Rien autre chose, sinon d’échanger sa grande pièce de blé mûr, prête à être coupée, pour une de celles de Wilhelm, où la moisson était moins copieuse. Après un débat très-empressé de sa part, et de grandes demonstration de bonne volonté et de gaieté, ce curieux marché fut conclu, et Wilhelm s’en retourna chez lui beaucoup plus riche qu’il n’en était parti.

Carl se couche, rassuré par le transport qu’il avait fait, au trop confiant Wilhelm, du blé qui devait être récolté au clair de la lune par le gnome pour nourrir ses chevaux gloutons.