Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/254

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et des épines qui s’attachaient sans cesse à lui, retenant des parcelles de sa chair à mesure que la rapidité de sa fuite l’éloignait d’elles. À la fin, il roule comme un paquet au pied de la montagne, où il trouva le gnome, qui se réjouissait l’odorat en flairant le parfum d’une fleur sauvage.

Carl s’assit un moment pour reprendre sa respiration, et, comme son sang bouillait d’une rage concentrée, il s’écria :

— Brutal gnome ! je ne vous suivrai pas un pas de plus, ou vous me porterez ; je suis meurtri des pieds à la tête ; voyez comme vous m’avez arrangé !

— Ah ! c’est excellent ! fit le gnome sans s’émouvoir. Nous allons voir, mon garçon ! Quant à moi, je suis parfaitement à mon aise, et vous vous apercevrez, lorsque vous me connaîtrez davantage que je supporte avec une philosophie admirable les malheurs des autres ; venez, Carl, mon bon ami.

Cet horrible venez commençait à avoir pour Carl