Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je l’avais eu en échange d’un lingot d’or.

— Et ce lingot d’or ?

— C’était le prix de mes sept années de service.

— Peste ! vous avez toujours su vous tirer d’affaire !

— Oui, jusqu’aujourd’hui, cela a assez bien marché ; seulement, une fois rentré chez ma mère, il me faudrait un état dans le genre du vôtre.

— Ah ! en effet, c’est un crâne état.

— Est-il bien difficile ?

— Vous voyez : il n’y a qu’à faire tourner la meule et en approcher les couteaux ou les ciseaux qu’on veut affûter.

— Oui ; mais il faut une pierre.

— Tenez, dit le rémouleur en poussant une vieille meule du pied, en voilà une qui a rapporté plus d’argent qu’elle ne pèse, et cependant elle pèse lourd !

— Et ça coûte cher, n’est-ce pas, une pierre comme celle-là ?