Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/8

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l’heure du souper, puisque le susdit boudoir était réservé à la collation, j’avisai un énorme fauteuil à la Voltaire, une véritable bergère Louis XV à dossier rembourré et à bras arrondis, une paresseuse, comme on dit en Italie, ce pays des véritables paresseux, et je m’y accommodai voluptueusement, tout ravi à cette idée que j’allais passer une heure seul en tête à tête avec mes pensées, chose si précieuse au milieu de ce tourbillon dans lequel, nous autres vassaux du public, nous sommes incessamment entraînés.

Aussi soit fatigue, soit manque d’habitude, soit résultat d’un bien-être si rare, au bout de dix minutes de méditation, j’étais profondément endormi.

Je ne sais depuis combien de temps j’avais perdu le sentiment de ce qui se passait autour de moi, lorsque tout à coup je fus tiré de mon sommeil par de bruyants éclats de rire. J’ouvris de grands yeux hagards qui ne virent au-dessus d’eux qu’un charmant