Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/83

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ches, il est vrai, mais peu expérimentées : les bonshommes de pain d’épice surtout étaient fort maladroits, et, frappant à tort et à travers, estropiaient aussi bien les amis que les ennemis ; le corps des bonbons tenait ferme ; mais il n’y avait entre les combattants aucune homogénéité ; c’étaient des empereurs, des chevaliers, des Tyroliens, des jardiniers, des cupidons, des singes, des lions et des crocodiles, de sorte qu’ils ne pouvaient combiner leurs mouvements, et n’avaient de puissance que comme masse. Cependant leur concours produisit un utile résultat : à peine les souris eurent-elles goûté des bonshommes de pain d’épice et entamé le corps de bonbons, qu’elles abandonnèrent les soldats de plomb, dans lesquels elles avaient grand’peine à mordre, et les polichinelles, les paillasses, les arlequins, les suisses et les cuisiniers, qui étaient simplement rembourrés d’étoupe et de son, pour se ruer sur la malheureuse réserve, qui, en un instant, fut entourée par des