Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/87

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Et, en même temps, le roi se précipita vers le prisonnier.

Mais Marie ne put supporter plus longtemps cet horrible spectacle.

— O mon pauvre Casse-Noisette ! s’écria-t-elle en sanglotant ; mon pauvre Casse-Noisette, que j’aime de tout mon cœur, te verrai-je donc périr ainsi !

Et, en même temps, d’un mouvement instinctif, sans se rendre compte de ce qu’elle faisait, Marie détacha son soulier de son pied, et, de toutes ses forces, elle le jeta au milieu de la mêlée, et cela si adroitement, que le terrible projectile atteignit le roi des souris, qui roula dans la poussière. Au même instant, roi et armée, vainqueurs et vaincus, disparurent comme anéantis. Marie ressentit à son bras blessé une douleur plus vive que jamais ; elle voulut gagner un fauteuil pour s’asseoir ; mais les forces lui manquèrent, et elle tomba évanouie.