Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/95

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Mais la présidente demeura fort sérieuse.

— Cher monsieur le conseiller de médecine, dit-elle, voilà une singulière plaisanterie que celle que vous nous faites là, et qui me semble n’avoir d’autre but que de rendre Marie plus malade encore qu’elle ne l’est.

— Bah ! répondit le parrain Drosselmayer, ne reconnaissez-vous pas, chère présidente, cette petite chanson de l’horloger que j’ai l’habitude de chanter quand je viens raccommoder vos pendules ?

Et, en même temps, il s’assit tout contre le lit de Marie, et lui dit précipitamment :

— Ne sois pas en colère, chère enfant, de ce que je n’ai pas arraché de mes propres mains les quatorze yeux du roi des souris ; mais je savais ce que je faisais, et aujourd’hui, comme je veux me raccommoder avec toi, je vais te raconter une histoire.

— Quelle histoire ? demanda Marie.