Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 4.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 160 —

poussant ce grand cri qui est arrivé jusqu’à nous à travers les siècles :

Elohi ! elohi ! lema sabakht anny ?… Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi vous êtes-vous isolé de moi ?…

La nature entière s’était tue pour écouter ces paroles ; mais à peine furent-elles prononcées et emportées aux quatre coins de la terre sur les ailes des anges, que la tempête redoubla.

Quelque chose de pareil à un voile de cendres se répandit sur la terre.

À travers ce voile, Isaac vit le flanc de notre mère commune se déchirer pour un sombre et terrible enfantement.

Comme au jour du jugement dernier, la terre rendait ses morts !

Ses yeux se portèrent d’abord sur le gouffre des Cadavres, où l’on jetait les