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poussant ce grand cri qui est arrivé jusqu’à nous à travers les siècles :
— Elohi ! elohi ! lema sabakht anny ?… Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi vous êtes-vous isolé de moi ?…
La nature entière s’était tue pour écouter ces paroles ; mais à peine furent-elles prononcées et emportées aux quatre coins de la terre sur les ailes des anges, que la tempête redoubla.
Quelque chose de pareil à un voile de cendres se répandit sur la terre.
À travers ce voile, Isaac vit le flanc de notre mère commune se déchirer pour un sombre et terrible enfantement.
Comme au jour du jugement dernier, la terre rendait ses morts !
Ses yeux se portèrent d’abord sur le gouffre des Cadavres, où l’on jetait les