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Et, comme elle voulait insister, j’étendis la main en signe que toute observation serait perdue, et me retirai dans ma chambre en murmurant ce doux nom, que ma bouche, avec une joie infinie, répétait à demi-voix comme une musique délicieuse : Meroë ! Meroë ! Meroë ! — Oh ! la solitude ! c’est la seule confidente réelle de l’âme. Il y a, dans tout amour qui commence, une pudeur sainte, velouté charmant de la passion naissante qui concentre, pour ainsi dire, dans le cœur de notre cœur, les plus purs désirs et les plus chastes espérances ; tout homme véritablement amoureux hésite à soulever devant un autre homme parlant la même langue, vivant de la même vie, le voile qui couvre le sanctuaire de sa tendresse. C’est que