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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 1.djvu/100

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C’était sans doute tout ce que désirait Balsamo, et il avait deviné que ce désir était accompli ; car, ayant étendu la main gauche et trouvé sous cette main la rampe, il monta l’escalier roide et massif qui conduisait à la chambre rouge.

À mesure qu’il s’éloignait, Andrée, du même mouvement lent et roide, se détournait de la porte et revenait à son clavecin. En atteignant la dernière marche de l’escalier, Balsamo put entendre les premières notes de la reprise de l’air interrompu.

Balsamo entra dans la chambre rouge et congédia La Brie.

La Brie était visiblement un bon serviteur, habitué à obéir sur un signe. Cependant, après avoir fait un mouvement vers la porte, il s’arrêta.

— Eh bien ? demanda Balsamo.

La Brie glissa sa main dans la poche de sa veste, parut palper quelque chose au plus profond de cette poche muette, mais ne répondit pas.

— Avez-vous quelque chose à me dire, mon ami ? demanda Balsamo en s’approchant de lui.

La Brie parut faire un violent effort sur lui-même, et tirant sa main de sa poche :

— Je veux dire, monsieur, que vous vous êtes sans doute trompé ce soir, répondit-il.

— Moi ? fit Balsamo ; et en quoi donc, mon ami ?

— En ce que vous avez cru me donner une pièce de vingt-quatre sous et que vous m’avez donné une pièce de vingt-quatre livres.

Et il ouvrit sa main qui laissa voir un louis neuf et étincelant.

Balsamo regarda le vieux serviteur avec un sentiment d’admiration qui semblait indiquer qu’il n’avait pas d’ordinaire pour les hommes une grande considération à l’endroit de la probité.

And honest ! dit-il comme Hamlet.

Et fouillant à son tour dans sa poche, il mit un second louis à côté du premier.

La joie de La Brie à la vue de cette splendide générosité ne