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JOSEPH BALSAMO




XXVII

MADAME LOUISE DE FRANCE.


La fille aînée du roi attendait son père dans la grande galerie de Lebrun, la même où Louis XIV, en 1683, avait reçu le doge impérial et les quatre sénateurs génois qui venaient implorer le pardon de la république.

À l’extrémité de cette galerie, opposée à celle par laquelle le roi devait entrer, se trouvaient deux ou trois dames d’honneur qui semblaient consternées.

Louis XV arriva au moment où les groupes commençaient à se former dans le vestibule, car la résolution qui semblait avoir été prise le matin même par la princesse commençait à se répandre dans le palais.

Madame Louise de France, princesse d’une taille majestueuse et d’une beauté toute royale, mais dont une tristesse inconnue ridait parfois le front pur ; Madame Louise de France, disons-nous, imposait à toute la cour, par la pratique des plus austères vertus, ce respect pour les grands pouvoirs de l’État, que, depuis cinquante ans, on ne savait plus vénérer en France que par intérêt ou par crainte.

Il y a plus : dans ce moment de désaffection générale du peuple pour ses maîtres, — on ne disait pas encore tout haut pour ses tyrans, —