Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/83

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Vous avez tant de soins à suivre, tant de devoirs du genre de celui-ci accomplir, que j’étais décidé à attendre la dernière extrémité pour vous rappeler l’engagement que vous aviez pris au lit de mort de notre pauvre Marie, d’empêcher que son corps ne fût jeté à la fosse commune.

Puis, il faut tout vous dire : nous avons longtemps espéré que la ville de Paris nous ferait don de ces six pieds de terrain.

De son vivant, notre chère Marie m’avait dit plus d’une fois, en parlant de sa mort et du lit où elle espérait reposer pour l’éternité :

— Moi morte, vous trouverez facile, je l’espère ; le moyen d’obtenir une concession. J’ai donné, par les recettes que j’ai fait faire aux théâtres, plus de cent mille francs aux pauvres ; car, si l’on compte les six ou huit grands succès de ma vie, comme les hospices touchent onze pour cent sur chaque recette, nous ne devons pas être loin du compte.

J’ai fondé un lit à la crèche Saint-Antoine, sous le patronage de Georges ; c’est madame Hugo m’a dirigée dans cette fondation.

J’ai été nommée dame de charité d’une ville du