Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/177

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Et le docteur se mit à rêver en clignotant des yeux et en tambourinant sur sa tabatière.

Puis, après un instant, rouvrant les yeux et laissant ses doigts suspendus sur l’ébène :

— Vous êtes peintre, m’avez-vous dit ?

— Oui, peintre, musicien, poëte.

— Nous n’avons besoin que de la peinture pour le moment.

— Eh bien !

— Eh bien ! Arsène m’a chargé de lui chercher un peintre.

— Pourquoi faire ?

— Pourquoi cherche-t-on un peintre, pardieu ! pour lui faire son portrait.

— Le portrait d’Arsène ! s’écria Hoffmann en se levant, oh ! me voilà ! me voilà !

— Chut ! pensez donc que je suis un homme grave.

— Vous êtes mon sauveur ! s’écria Hoffmann en jetant ses bras autour du cou du petit homme noir.

— Jeunesse, jeunesse ! murmura celui-ci en accompagnant ces deux mots du même rire dont eût ricané sa tête de mort si elle eût été de grandeur naturelle.

— Allons ! allons ! répétait Hoffmann.

— Mais il vous faut une boîte à couleurs, des pinceaux, une toile.

— J’ai tout cela chez moi, allons !

— Allons ! dit le docteur.

Et tous deux sortirent de l’estaminet.