Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/182

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— Merci, merci cent fois ! s’écria Hoffmann dévorant Arsène des yeux. Oh ! oui, oui, j’ai gardé votre ressemblance dans ma mémoire : là, là, là.

Et il appuya sa main sur son cœur.

Tout à coup il chancela et pâlit.

— Qu’avez-vous ? demanda Arsène d’un petit air tout dégagé.

— Rien, répondit Hoffmann, rien ; commençons.

En mettant sa main sur son cœur, il avait senti entre sa poitrine et sa chemise le médaillon d’Antonia.

— Commençons, poursuivit Arsène. C’est bien aisé à dire. D’abord, ce n’est point sous ce costume qu’il veut que je me fasse peindre.

Ce mot il, qui était déjà revenu deux fois, passait à travers le cœur d’Hoffmann comme eût fait une de ces aiguilles d’or qui soutenaient la coiffure de la moderne Aspasie.

— Et comment donc alors veut-il que vous vous fassiez peindre ? demanda Hoffmann avec une amertume sensible.

— En Erigone.

— À merveille ! La coiffure de pampre vous ira à merveille.

— Vous croyez ? fit Arsène en minaudant. Mais je crois que la peau de panthère ne m’enlaidira pas non plus.

Et elle frappa sur un timbre.

Une femme de chambre entra.

— Eucharis, dit Arsène, apportez le thyrse, les pampres et la peau de tigre.

Puis, tirant les deux ou trois épingles qui soutenaient sa coiffure, et, secouant la tête, Arsène s’enveloppa d’un flot