Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/229

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bile, il saisit un candélabre où brûlaient encore cinq bougies, et, à la double lueur du jour et des bougies, il s’aperçut qu’Arsène était sans mouvement, pâle et les yeux fermés.

Sa première idée fut que la fatigue avait été plus forte que l’amour, que le désir, que la volonté, et que la jeune fille s’était évanouie. Il prit sa main, sa main était glacée ; il chercha les battemens de son cœur, son cœur ne battait plus.

Alors une idée horrible lui traversa l’esprit ; il se pendit au cordon d’une sonnette, qui se rompit entre ses mains, puis s’élança vers la porte, il ouvrit, et se précipita par les degrés en criant :

— À l’aide ! au secours !

Un petit homme noir montait justement à la même minute l’escalier que descendait Hoffmann. Il leva la tête ; Hoffmann jeta un cri. Il venait de reconnaître le médecin de l’Opéra.

— Ah ! c’est vous, mon cher monsieur, dit le docteur en reconnaissant Hoffmann à son tour ; qu’y a-t-il donc, et pourquoi tout ce bruit ?

— Oh ! venez, venez, dit Hoffmann ne prenant pas la peine d’expliquer au médecin ce qu’il attendait de lui, et espérant que la vue d’Arsène inanimée ferait plus sur le docteur que toutes ses paroles. — Venez !

Et il l’entraîna dans la chambre.

Puis, le poussant vers le lit, tandis que de l’autre main, il saisissait le candélabre qu’il approcha du visage d’Arsène :

— Tenez, dit-il, voyez.

Mais, loin que le médecin parût effrayé :