Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/39

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au remplissage de la lampe ; en conséquence, à la nuit tombante, en présence du curé, l’huile fut introduite dans le récipient, et la lampe allumée ; la lampe allumée, le curé ferma lui-même la porte de l’église, mit la clef dans sa poche, et se retira chez lui.

Puis il prit un bréviaire, s’accommoda près de sa fenêtre dans un grand fauteuil, et, les yeux alternativement fixés sur le livre et sur l’église, il attendit.

Vers minuit, il vit la lumière qui illuminait les vitraux diminuer, pâlir et s’éteindre.

cette fois, il y avait une cause étrangère, mystérieuse, inexplicable, à laquelle le pauvre bedeau ne pouvait avoir aucune part.

Un instant, le curé pensa que des voleurs s’introduisaient dans l’église et volaient l’huile. Mais en supposant le méfait commis par des voleurs, c’étaient des gaillards bien honnêtes de se borner à voler l’huile, quand ils épargnaient les vases sacrés.

Ce n’étaient donc pas des voleurs ; c’était donc une autre cause qu’aucune de celles qu’on pouvait imaginer, une cause surnaturelle peut-être. Le curé résolut de reconnaître cette cause, quelle qu’elle fût.

Le lendemain soir il versa lui-même l’huile pour bien se convaincre qu’il n’était pas dupe d’un tour de passe-passe ; puis, au lieu de sortir comme il l’avait fait la veille, il se cacha dans un confessionnal.

Les heures s’écoulèrent, la lampe éclairait d’une lueur calme et égale : minuit sonna…

Le curé crut entendre un léger bruit, pareil à celui d’une pierre qui se déplace, puis il vit l’ombre d’un animal avec