Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/180

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indéchiffrable à la compréhension humaine. Enfin, le septième et dernier coup retentit, puis le son s’effaça par degrés. Alors un noir nuage de fumée, vomi par les lèvres de bronze, s’éleva devant le regard de Pravdine. Les terribles sons semblaient s’être transformés en hiéroglyphes de feu, comme dans le festin de Balthazar !… Puis les hiéroglyphes se dispersèrent sous la brise en dessins, en figures étranges, et le soleil brilla joyeusement, et de même continuèrent à rouler les vagues éternelles…

Pravdine se sentait au cœur une indéfinissable tristesse.

— Ne sommes-nous pas nous-mêmes un son, un étrange hiéroglyphe, une fugitive image de fumée, dans l’éternité du monde ? pensa-t-il.

Puis ses yeux s’arrêtèrent sur Flora, et aussitôt la patrie avec ses souvenirs, la mer avec ses vagues, le ciel et son soleil, l’avenir et ses frayeurs, tout cela, tout, sans exception, s’enfuit de l’esprit de Pravdine ; il ne vit plus qu’elle, ne se sentit vivre que pour elle, n’éprouva que jouissance et amour !…

Il est trois choses que je puis contempler des heures