Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/208

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pour la voir encore ne fût-ce qu’une heure, pour entendre de sa bouche de rassurantes promesses d’amour, pour la supplier, quoi qu’il advienne, de ne jamais me tromper ! Que ne donnerais-je pas pour effacer notre froide séparation de Plymouth par des larmes répandues ensemble, par de brûlants baisers d’amour !

Il tira de sa poche le mot au crayon que lui avait remis la princesse, mot tracé à la hâte sur le revers de l’adresse du meilleur hôtel d’une petite bourgade que nous nommerons Leet-Borough et où la princesse, se sentant brisée du voyage, se proposait de s’installer afin de se soustraire au bruit de Plymouth, d’où le prince Pierre viendrait, trois jours après, la chercher pour continuer leur route vers Londres. Leet-Borough se trouvait précisément en ce moment en vue de la frégate ; deux milles au plus séparaient la frégate du rivage ! Tout cela revint en une seconde à la mémoire de Pravdine. Il retourna la carte entre ses doigts, et ce fut pour lui un trait de lumière ; chacun des mots s’en détachait comme une fusée électrique au contact du fil conducteur.