Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/212

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à craindre. L’amour aveugle les plus expérimentés et leur fait croire que la nature n’a point de lois assez puissantes pour résister aux amoureux.

Pravdine secoua la poussière liquide qui couvrait ses habits, et, détachant doucement sa main de celle de Nil-Paulovitch :

— Vaines frayeurs ! fit-il. Je pars ; je veux partir !…

— La moindre de tes volontés est une loi pour moi ; mais je dis une volonté, et non une fantaisie, un caprice. Que la brusquerie de mes paroles ne te fâche point, je suis franc. Sois homme, Élie ! tu as déjà beaucoup baissé dans l’opinion de tes camarades par ta liaison condamnable ; mais le passé est passé, que Dieu t’accompagne ! La séparation a eu lieu, basta ! Eh bien, non, voici les amours qui recommencent. Juge toi-même s’il vaut la peine de risquer une frégate impériale, la vie de tous ces braves gens pour les lèvres fardées de je ne sais quelle princesse éhontée !

Le capitaine fit un soubresaut.