Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/214

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oublié, puisque vous abandonnez votre poste. Je proteste ouvertement contre votre départ, et je demande que l’on inscrive mon opinion dans le journal du bord.

— Monsieur le pilote, s’écria le capitaine avec colère, relatez dans le journal les paroles du lieutenant Paulovitch, et ajoutez qu’il est mis aux arrêts pour insubordination. – Remettez, monsieur, votre porte-voix au lieutenant Strelkine et ne sortez point de votre cabine. – La barque !

— Dieu et l’empereur nous jugeront ! dit d’un ton douloureux Nil-Paulovitch en s’éloignant ; mais rappelez-vous mes paroles, capitaine, vous payerez cela en remords bien amers !

Le capitaine d’un navire, se trouvant constamment en rapports de service avec ses officiers, est obligé à une certaine retenue, afin que la camaraderie ne nuise point à la subordination, et cette retenue dégénère rapidement en habitude de domination.

Pravdine, comme tous les autres, était habitué à l’obéissance passive, et Nil-Paulovitch venait d’irriter maladroitement