vous trompez ; je ne suis point Pravdine ; je ne suis que son envoyé.
Nil-Paulovitch tendit une lettre à la princesse.
Celle-ci fit un bond en arrière, comme si elle s’était heurtée à un serpent.
— Et Pravdine ?… Il n’a donc pas voulu venir ? s’écria-t-elle d’un ton de reproche. Il m’a trompée !… Du reste, en qui avoir foi maintenant, puisque mon cœur lui-même a pu m’induire en erreur ? Dites-moi vite où est mon Élie ? est-il bien portant ? quand arrivera-t-il ici ?
Nil-Paulovitch resta silencieux.
Les yeux de Flora brillèrent comme la pointe d’un kandjar.
— Je vous comprends, monsieur le lieutenant, dit-elle avec irritation ; vous avez su le décider à ne point venir, vous avez toujours été l’ennemi de notre amour. Plus d’une fois votre nom a arraché Pravdine de mes bras… il devenait sombre et silencieux lorsqu’il vous voyait venir… Après me l’avoir enlevé, qu’en avez-vous fait ? où avez-vous caché mon Élie ? Répondez, monsieur !