Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/245

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— Femme infortunée, je puis vous répondre par la même question : Où avez-vous amené Pravdine ? qu’en avez-vous fait ?

— Serait-il mort ?… demanda la princesse glacée d’épouvante.

— Mon pauvre ami a répandu son sang… Mais, avant son sang, il a répandu des larmes amères. Dans une lettre, il me charge de vous consoler ; mais puis-je donner ce que je n’ai point ?… Je ne suis pas Dieu, et Dieu seul peut apaiser les larmes du chagrin et du remords ! ajouta doucement Nil-Paulovitch, pour qui la perte de son ami dominait tout autre sentiment. Adieu, princesse ! que Dieu vous accorde l’oubli, c’est le seul bonheur des malheureux !

Et il sortit.

Flora ouvrit d’une main tremblante la lettre écrite par la main glacée d’un mourant. Nous ne la lirons point ; nous ne violerons point le secret de la tombe, le secret que les mourants ont enseveli avec eux dans la poussière.

Pleurs et plaintes, dons du ciel ! par vous l’infortuné