Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/251

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« Vous êtes un brave garçon, un homme honnête ; mais remarquez bien ma porte pour n’y entrer jamais ! »

Cette plaisanterie fut dite d’un ton si amical, que le jeune homme, rasséréné, voulut atténuer l’exaltation de ses premières louanges, en les reportant sur la dame qui accompagnait madame Lenovitch.

— Sais-tu, Joseph, que l’amie de ta femme est charmante comme la mélancolie ? Remarque : chacun des regards de ses yeux noirs brille comme une larme, sa respiration semble un soupir, ses boucles noires se jouent autour de son pâle visage, ses formes sont comme voilées sous une fumée diaphane.

— Est-ce de l’assaut de Varsovie, mon cher, que tu as rapporté cette fumée ? Mets-la immédiatement en rimes, et sois persuadé qu’en arrosant ton œuvre de quelques bouteilles de champagne tes amis te proclameront poète.

— Plaisante à ton aise ; les traits de cette beauté se sont si profondément gravés dans ma mémoire, que, demain, je ferai son portrait, et