Page:Dumas - La Tulipe noire (1892).djvu/207

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— Comment allons-nous, ce matin ?

Gryphus le regarda de travers.

— Le chien, et M. Jacob, et notre belle Rosa, comment tout cela va-t-il ?

Gryphus grinça des dents.

— Voilà votre déjeuner, dit-il.

— Merci, ami Cerberus, — fit le prisonnier, il arrive à temps, car j’ai grand faim.

— Ah ! vous avez faim ? dit Gryphus.

— Tiens, pourquoi pas ? demanda van Baerle.

— Il paraît que la conspiration marche, dit Gryphus.

— Quelle conspiration ? demanda Cornélius.

— Bon ! on sait ce qu’on dit, mais on veillera, monsieur le savant ; soyez tranquille, on veillera.

— Veillez, ami Gryphus ! dit van Baerle, veillez ! ma conspiration, comme ma personne, est toute à votre service.

— On verra cela à midi, dit Gryphus.

Et il sortit.

— À midi, répéta Cornélius, que veut-il dire ? Soit, attendons midi ; à midi nous verrons.

C’était facile à Cornélius d’attendre midi : Cornélius attendait neuf heures.

Midi sonna et l’on entendit dans l’escalier, non seulement le pas de Gryphus, mais les pas de trois ou quatre soldats montant avec lui.

La porte s’ouvrit, Gryphus entra, introduisit les hommes, et referma la porte derrière eux.

— Là ! maintenant, cherchons.

On chercha dans les poches de Cornélius, entre sa veste