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XXIII

L’ENVIEUX.


En effet, les pauvres jeunes gens avaient grand besoin d’être gardés par la protection directe du Seigneur.

Jamais ils n’avaient été si près du désespoir que dans ce moment même où ils croyaient être certains de leur bonheur.

Nous ne douterons point de l’intelligence de notre lecteur à ce point de douter qu’il n’ait reconnu dans Jacob notre ancien ami, ou plutôt notre ancien ennemi, Isaac Boxtel.

Le lecteur a donc deviné que Boxtel avait suivi du Buytenhof à Loevestein l’objet de son amour et l’objet de sa haine :

La tulipe noire et Cornélius van Baerle.

Ce que tout autre tulipier et qu’un tulipier envieux n’eût jamais pu découvrir, c’est-à-dire l’existence des caïeux et les ambitions du prisonnier, l’envie l’avait fait, sinon découvrir, du moins deviner à Boxtel.

Nous l’avons vu, plus heureux sous le nom de Jacob que sous le nom d’Isaac, faire amitié avec Gryphus, dont il arrosa la reconnaissance et l’hospitalité pendant quelques mois avec le meilleur genièvre que l’on eût jamais fabriqué du Texel à Anvers.

Il endormit ses défiances ; car nous l’avons vu, le vieux