Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/276

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Properce qui, au lever de l’aurore, a visité ces beaux champs de roses [1] ; c’est Ovide qui y conduit Myscèle, fils d’Alémon, et qui lui fait voir Leucosie, et les plaines tièdes et embaumées de Pestum [2] ; c’est Martial qui compare les lèvres de sa maîtresse à la fleur qu’ont déjà illustrée ses prédécesseurs [3] ; enfin c’est, quinze cents ans plus tard, Le Tasse, qui conduit au siège de la ville sainte le peuple adroit qui est né sur le sol où abondent les roses vermeilles, et où les ondes merveilleuses du Silaro pétrifient les branches et les feuilles qui tombent dans son lit [4].

Voici ce que nous raconte Hérodote, l’historien poète :

« C’était sous le règne d’Atys. Il y avait une grande famine en Lydie, royaume puissant de l’Asie mineure. Les Lydiens résolurent de se diviser en deux partis, et chaque parti prit pour chef un des deux fils du roi. Ces deux fils s’appelaient, l’aîné Lydus, et le cadet Tyrrhénus.

» Cette division opérée, les deux chefs tirèrent au sort à qui resterait dans les champs paternels, à qui irait chercher d’autres foyers Le sort de l’exil tomba sur Tyrrhénus, qui partit avec la portion du peuple qui s’était attachée à son sort, et qui aborda avec elle sur les côtes de l’ombrie, qui devinrent alors les côtes tyrrhéniennes. »

Ce furent les fondateurs de Possidonia , l’aïeule de Pestum.

Aussi les temples de l’ancienne ville de Neptune font-ils le désespoir des archéologues, qui ne savent à quel ordre

  1. Vidi ego odorati victura rosaria Pœsti
    Sub matutino cocta jacere Noto.
    (Prop., liv. IV, Élégie V.)
  2. Leucosiam petit tepidique rosaria Paesti.
    (Ovide, liv. xv, vers 708.)
  3. Pœstanis rubeant æmula labra rosis.
    (Martial, liv. IV.)
  4. Qui vi insieme venia la gente esperta
    D’al suol che abbonda de vermiglie rose ;
    Là ve corne si narro, e rami e fronde
    Silaro imnetra con mirabil’ onde
    (Tasse, Ger. lib., liv. ier, oh. n.)