Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/155

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elle passa dans une autre partie de la hutte. À peine eut-elle disparu, que le jeune Sioux releva vivement la tête.

— Mon frère sait-il où il est ? dit-il à voix basse au capitaine.

— Ma foi, non, répondit celui-ci avec insouciance.

— Mon frère a-t-il quelque arme pour se défendre ? continua-t-il en baissant encore la voix.

— Aucune, répondit le capitaine.

— En ce cas, que mon frère prenne ce couteau et ne s’endorme pas.

— Et toi ? dit le capitaine Pamphile hésitant à accepter l’arme qu’on lui offrait.

— Moi, j’ai mon tomahawk. Silence !

À ces mots, le jeune sauvage laissa retomber sa tête dans ses mains et rentra dans son immobilité, la vieille soulevant la natte : elle apportait le souper. Le capitaine Pamphile passa le couteau à sa ceinture, la vieille jeta de nouveau les yeux sur la montre.

— Mon fils, dit-elle, a rencontré un homme blanc sur le sentier de la guerre ; il a tué l’homme blanc et lui a pris cette chaîne, puis il l’a frottée pour en effacer le sang. Voilà pourquoi elle est si brillante.

— Ma mère se trompe, dit le capitaine Pamphile commençant à soupçonner le danger inconnu dont l’avait prévenu l’Indien : j’ai remonté la rivière Outava jusqu’au lac Supérieur, pour chasser le buffle et le castor ; puis, quand j’ai eu beaucoup de peaux, j’ai été à la ville, et