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XIII

Comment le capitaine Pamphile fit la rencontre de la mère de Tom sur les bords de la rivière Delawarre, et de ce qui s’ensuivit.


Quoiqu’il y eût à vue d’œil deux bonnes journées de chemin de l’endroit où était parvenu le capitaine Pamphile jusqu’à Philadelphie, il n’en continua pas moins sa route avec une ardeur merveilleuse, ne s’arrêtant que pour chercher des œufs d’oiseau ou des racines ; quant à l’eau, il avait bientôt rencontré les sources de la Delawarre, et la rivière, qui coulait à plein bord, lui avait enlevé toute inquiétude à cet égard.

Il cheminait donc joyeusement, voyant le repos au bout de tant de fatigues, admirant le paysage merveilleux qui se déroulait à sa vue, et dans cette heureuse disposition d’esprit où le voyageur solitaire ne regrette qu’une chose, celle de n’avoir pas un compagnon à qui communiquer le trop plein de ses pensées ; lorsqu’en arrivant au sommet d’une petite montagne, il crut apercevoir, à une demi-lieue devant lui un point noir qui s’avançait à sa rencontre. Il chercha un instant à reconnaître quelle chose ce pouvait être ; mais, la distance étant trop grande, il se remit en marche, continuant sa route sans s’inquiéter davantage de l’objet, qu’il perdit bientôt de vue, le terrain sur lequel il marchait étant très-accidenté. Il allait donc devant lui, sifflotant un air fort en vogue sur la Canne-