Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/194

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tait rien autre chose que la cupidité d’un héritier !…

Fau arracha le cadavre de Jacques Ier des bras de son indigne exécuteur testamentaire, et le remit à Thierry et à Jadin, qui le réclamaient, le premier au nom de la science, le second au nom de l’art : Thierry voulait ouvrir le corps pour voir de quelle maladie il était mort ; Jadin voulait mouler la tête afin de conserver son masque et d’enrichir la collection des masques célèbres : la priorité fut accordée à Jadin, afin qu’il accomplit son opération avant que la mort eût altéré les traits du visage, puis il fut convenu qu’il remettrait le cadavre à Thierry, qui procéderait à l’autopsie.

Comme l’opération du moulage donnait une bonne heure à Thierry, il en profita pour aller chercher Blasy, avec lequel il devait se rendre chez Fontaine[1], où le corps allait être transporté, et serait remis à la disposition des deux docteurs.

Ces dispositions prises, Jadin, Fau, Alexandre et Eugène Decamps montèrent aussitôt en fiacre pour se rendre chez Fontaine, emportant Jacques Ier avec eux et laissant Jacques II et Gazelle maîtres absolus de la maison.

L’opération, faite avec le plus grand soin, réussit à merveille, et l’empreinte fut prise avec une justesse qui donna au moins la consolation aux amis de Jacques de garder sa ressemblance[2]. Ils venaient de remplir cette triste et der-

  1. Célèbre mouleur du faubourg Saint-Germain.
  2. On peut, sur un bon de M. Jadin, se procurer le masque de Jacques Ier pour le prix du moulage. M. Jadin demeure rue de la Rochefoucauld, 5 bis.