Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/20

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fût innocente du fait dont elle était accusée, mais qu’elle devait avoir commis le crime sur un cétacé d’un plus médiocre volume.

Il paraît que ce fut aussi l’avis du garçon ; car il parut fort content de l’indemnité de cinq francs que je lui donnai.

L’aventure des limaçons et l’accident de la tanche me rendirent moins enthousiaste de ma nouvelle acquisition ; et, comme le hasard fit que je rencontrai, le même jour, un de mes amis, homme original et peintre de génie, qui faisait à cette époque une ménagerie de son atelier, je le prévins que j’augmenterais le lendemain sa collection d’un nouveau sujet, appartenant à l’estimable catégorie des chéloniens, ce qui parut le réjouir beaucoup.

Gazelle coucha cette nuit dans ma chambre, où tout se passa fort tranquillement, vu l’absence des escargots.

Le lendemain, Joseph entra chez moi, comme d’habitude, roula le tapis de pied de mon lit, ouvrit la fenêtre, et se mit à le secouer pour en extraire la poussière ; mais tout à coup il poussa un grand cri et se pencha hors de la fenêtre comme s’il eût voulu se précipiter.

— Qu’y a-t-il donc, Joseph ? dis-je à moitié éveillé.

— Ah ! monsieur, il y a que votre tortue était couchée sur le tapis, je ne l’ai pas vue…

— Et… ?

— Et, ma foi ! sans le faire exprès, je l’ai secouée par la fenêtre.

— Imbécile !…

Je sautai à bas de mon lit.