Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/203

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Ce fut alors qu’il avisa son amie chaudement roulée dans sa fourrure, et que son instinct égoïste lui donna le secret du parti qu’il pouvait tirer de sa cohabitation forcée avec sa nouvelle compagne ; en conséquence, il s’approcha doucement de Michette, se coucha près d’elle, lui passa un de ses bras sous le corps, introduisit l’autre dans l’ouverture supérieure du manchon naturel qu’elle formait, roula sa queue en spirale autour de la queue de sa voisine, qui ramena complaisamment le tout entre ses jambes, et parut aussitôt parfaitement rassuré sur son avenir.

Cette persuasion gagna Tony, qui, satisfait de ce qu’il avait vu, retira son œil de la serrure, sonna sa ménagère et lui ordonna, outre les carottes, les noix et les pommes de terre de Jacques, une pâtée pour Michette.

La ménagère suivit à la lettre cette injonction ; et tout se serait honorablement passé pour l’ordinaire de Michette et de Jacques, si ce dernier, par sa gourmandise, ne fût venu tout bouleverser. Dès le premier jour, il avait remarqué, dans les deux repas qu’on lui servait régulièrement, l’un à neuf heures du matin, l’autre à cinq heures du soir, et qui, grâce à la complaisance de ses voies digestives, durait toute la journée, l’introduction d’un nouveau mets. Quant à Michette, elle avait parfaitement reconnu le matin sa pâtée au lait, et le soir sa pâtée à la viande, de sorte qu’elle s’était mise à manger l’une et l’autre, quoique parfaitement satisfaite du service, avec cette délicatesse dédaigneuse que tous les observateurs