Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/215

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municipal, qui le présenta le lendemain à l’adjoint, qui le présenta le surlendemain au maire, lequel, avant la fin de la semaine, le présenta à son tour au préfet ; celui-ci, flatté de l’honneur que recevait en sa personne la ville tout entière, invita le capitaine à dîner afin d’arriver plus vite et plus sûrement à la solution de ce grand problème, avec le dernier descendant de Bertrand de Pelonge, lequel, comme chacun sait, conduisit Jeanne la Pucelle de Domrémy à Chinon, et de Chinon à Orléans, où, ayant pris femme, sa race s’était perpétuée jusqu’à nos jours, et brillait de toute sa splendeur en la personne de M. Ignace-Nicolas Pelonge, liquoriste en gros, place du Martroy, sergent-major de la garde nationale et membre correspondant des académies de Carcassonne et de Quimper-Corentin ; quant à la suppression du de qui, comme Cassius et Brutus, brille par son absence, c’était un sacrifice que M. de Pelonge père avait fait à la cause du peuple pendant la fameuse nuit où M. de Montmorency brûla ses lettres de noblesse, et où M. de la Fayette renonça à son titre de marquis.

Le hasard servait le digne capitaine au delà de ses souhaits : ce qu’il estimait, comme on peut bien le penser, dans le citoyen Ignace-Nicolas Pelonge, sergent-major de la garde nationale et liquoriste en gros, c’était, non pas l’illustration qu’il tenait de ses ancêtres, mais celle qu’il s’était acquise par lui-même : le citoyen Ignace-Nicolas Pelonge étant connu pour faire, non-seulement en France, mais encore à l’étranger, des envois considérables de vinaigres et d’eau-de-vie. Or, on sait le besoin qu’éprouvait