Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/228

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blanche le proposaient, ils en vinrent aux mains, et, dès le premier jour, quinze Cafres et dix-sept Petits-Namaquois restèrent sur le champ de bataille.

Dès lors, il y eut entre les hordes une guerre acharnée et inextinguible, dans laquelle Outavaro avait été tué et Outavari blessé ; mais les Cafres avaient nommé un nouveau chef, et Outavari s’était refait ; de sorte que, se trouvant sur le même pied qu’auparavant, la lutte avait recommencé de plus belle, chaque pays s’épuisant de guerriers pour renforcer son parti ; enfin un dernier effort avait été tenté par les deux peuples pour soutenir chacun son chef : tous les jeunes gens au-dessus de douze ans, et tous les hommes au-dessous de soixante, avaient rejoint leur armée respective, et les deux forces réunies des deux nations, devant sous peu de jours se trouver en face, une bataille générale allait décider du sort de la guerre.

Voilà pourquoi il n’y avait plus que des femmes, des enfants et des vieillards dans la capitale des Petits-Namaquois ; encore étaient-ils, comme nous l’avons dit, dans la désolation la plus profonde ; quant aux éléphants, ils se battaient joyeusement les flancs avec leur trompe, et profitaient de ce que personne ne s’occupait d’eux pour venir jusqu’aux portes des villages manger le riz et le maïs.

Le capitaine Pamphile vit à l’instant même le parti qu’il pouvait tirer de sa position ; il avait traité avec Outavaro et non avec son successeur ; il était donc délié avec celui-ci de tout engagement, et son allié naturel était Outavari. Il recommanda à sa troupe de faire une visite sévère des fusils et des pistolets, afin de s’assurer que le