Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/256

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Le lendemain, Son Altesse fut reçue par Sa Majesté Guillaume IV.

Huit jours après, les murs de Londres se tapissèrent de lithographies représentant les différents uniformes de l’armée de terre et de mer du cacique des Mosquitos ; puis de paysages représentant la baie de Carthago et le cap Garcias à Dios, à l’endroit où la rivière d’Or se jette à la mer.

Enfin parut une vue exacte de la place publique de la ville capitale, avec le palais du cacique au fond, le théâtre sur un côté et la bourse sur l’autre.

Tous les soldats étaient gras et bien portants, et l’on expliquait ce phénomène par une note placée au bas des gravures et qui indiquait la paye que recevait chaque militaire : c’était trois francs par jour pour les simples soldats, cinq francs pour les caporaux, huit francs pour les sergents, quinze francs pour les sous-officiers, vingt-cinq francs pour les lieutenants et cinquante francs pour les capitaines. Quant à la cavalerie, elle touchait double paye, parce qu’elle était obligée de nourrir ses chevaux ; cette magnificence, qu’on eût traitée de prodigalité à Londres et à Paris, était toute simple à Mosquitos, l’or roulant dans les fleuves et germant littéralement sous terre ; de sorte qu’on n’avait qu’à se baisser et à le prendre.

Quant aux paysages, c’étaient bien les plus riches points de vue qui se pussent voir : l’ancienne Sicile qui nourrissait Rome et l’Italie du superflu de ses douze millions d’habitants n’était qu’un désert auprès des plaines de Panamakas, de Caribania et de Tinto ; c’étaient des